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Du XIVe au XIXe

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Mausolée de Frédéric-Maurice de la Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, et d'Eléonore de Bergh son épouse

Pierre II Legros. 1698.

 

Localisation

Cluny (Saône et Loire), Hôtel Dieu. Entrée du cœur de la chapelle de l’hôpital.Mausolée du duc de Bouillon. Frédéric Maurice de la Tour d'Auvergne. Pierre II Legros.

 

Descriptif

Matériau : marbre blanc de Carrare (Duc de Bouillon, son épouse) ; marbre gris (piédestal) ; décoration en stuc (ange).

A gauche du cœur de la chapelle, Frédéric Maurice de la Tour d' Auvergne, duc de Bouillon, est vêtu en général romain, et s’appuie sur un trophée de guerre. Il tient un bâton de maréchal.

A droite, Eléonore de Bergh, son épouse et mère du cardinal de Bouillon, vêtue d´une robe ample et d´un manteau d´hermine ouvert, montre les termes de l´abjuration tenue par un ange, témoignant de son influence pour convertir son époux, protestant, au catholicisme.Mausolée du duc de Bouillon. Eléonore de Bergh. Pierre II Legros.

Un bas-relief (sur le piédestal du duc de Bouillon) représente la bataille de la Marphée, le 6 juillet 1641, qui avait vu les troupes du duc de Bouillon et du comte de Soissons défairent l´armée royale de Richelieu (L'insolence de cette œuvre parut si grande aux yeux de Louis XIV qu´il exila le cardinal à Rome, où il mourut).

Sur la clé de voûte, un ange dans des nuées.

Le monument devait évoquer la conversion au catholicisme du duc lors de son mariage avec Eléonore de Bergh.

A l’origine, l'ensemble réuni des deux statues sur leur socle devait prendre place au dessus des sépultures du duc et de la duchesse. De part et d´autre, la Force et la Charité devaient affirmer les deux vertus des défunts. Une tour crénelée surmontée de trophées et protégée par un ange devait servir de fond. Les statues de Godefroy de Bouillon, chef militaire de la première croisade et roi de Jérusalem, et celle de Guillaume d´Aquitaine, fondateur de l´abbaye de Cluny, devaient rejoindre le monument, surmonté par la figuration du Temps et l´écusson des armes des maisons ascendantes de la famille de Bouillon : la Tour d´Auvergne, Turenne, Boulogne, Bouillon.Mausolée du duc de Bouillon. Ange dans dans les nuées. Eléonore de Bergh. Pierre II Legros.

 

Dimensions.

Frédéric Maurice de la Tour d'Auvergne : Hauteur : 145 ; Largeur : 180 ; Profondeur : 85

Eléonore de Bergh : Hauteur : 150 ; Largeur : 150 ; Profondeur : 84

Bas-relief du piédestal : Hauteur : 88 ; Largeur : 155 ;

Piédestaux : Hauteur : 160 ; Largeur : 230 ; Profondeur : 125.

 

Histoire

Ces sculptures devaient faire partie d'un mausolée que le cardinal de Bouillon, abbé de Cluny de 1683 à 1713, voulait faire élever à la mémoire de ses parents dans une chapelle de l'église de Cluny.

Pierre II Legros reçu en 1698, la commande du cardinal de Bouillon, chargé d’affaire du gouvernement à Rome. Il exécuta l’œuvre à Rome, sur les plans de l’architecte Gilles Marie Oppenordt.

Les marbres exécutés par Legros furent envoyés à Cluny mais le cardinal de Bouillon ayant été un des principaux chefs de la Fronde, Louis XIV s'opposa à l'érection du monument et fit apposer des scellés sur les caisses parvenues à Cluny.

Les premières caisses furent entreposées dans les caves de l'abbaye, les suivantes restèrent à Turin (et on a perdu leurs traces).

A la Révolution, la ville de Cluny devint propriétaire des sculptures conservées dans l’abbaye de Cluny. En 1818, Louis XVIII les fit restituer au comte de la Tour d' Auvergne-Lauragais, descendant de Turenne, oncle du cardinal de Bouillon.

Les œuvres restées à Cluny sont érigées dans la chapelle de l’Hôtel Dieu.