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Du XIVe au XIXe

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Auguste Rodin à Bruxelles

 

Avec le conflit de 1870 et la chute de Napoléon III, les chantiers immobiliers et les activités artistiques sont interrompus. Rodin, sans revenu, décide de rejoindre, en février 1871, Carrier-Belleuse à Bruxelles (qui s’y était réfugié dès le début des hostilités).L'Age d'airain. Auguste Rodin.

Carrier-Belleuse est en charge du marché de décoration du palais de la Bourse de Bruxelles. Il reconstitue son atelier de Paris, en s’adjoignant des collaborateurs belges tels que Jules Dillens et Joseph Van Rasbourg.

Rodin travaille à la décoration du palais de la Bourse mais un conflit éclate avec Carrier-Belleuse. Afin de compléter ses revenus, Rodin produit des œuvres sous sa propre signature qu’il vend à la Compagnie des bronzes de Bruxelles, alors que son contrat avec son employeur le lui interdisait formellement. Rodin est licencié en mai 1871.

Dans la misère, Rodin est aidé par quelques amis bruxellois.

Carrier-Belleuse, le calme revenu en France, rentre à Paris. Et il confie à son collaborateur Joseph Van Rasbourg, le chantier de la Bourse. Rodin est rappelé et travaille plusieurs années sur les chantiers bruxellois. Il intervient ainsi, outre le palais de la Bourse, à la décoration de palais des Académies et du Conservatoire royal de musique de Bruxelles, au monument du bourgmestre Loos à Anvers.

Rodin contribue aussi à des décorations d’immeubles privés : cariatides, figures mythologiques et allégoriques.

En 1873, il signe un contrat avec Van Rasbourg, qui l’autorise à apposer son nom aux œuvres destinées à la France.

Sa situation financière s’améliore et Rodin fait venir à Bruxelles sa compagne Rose. Son fils Auguste est laissé à la garde d’une tante, sœur de sa mère.

Durant cette période de bien-être matériel, Rodin travaille sur des œuvres personnelles. Il produit des bustes en bronze qu’il édite en différentes dimensions, pour une clientèle bourgeoise. Il exécute ainsi des bustes de fantaisie, des portraits de jeunes filles idéalisées. Il gardera par la suite une maîtrise complète des techniques du bronze.L'Age d'Airain. Auguste Rodin.

Rodin participe aussi aux Salons de Bruxelles, d’Anvers, de Gand, de Vienne, de Londres.

Vers avril 1875, il entreprend un voyage en Italie (avec de faibles moyens financiers) pour parfaire sa sensibilité artistique. Il séjourne à Turin, Sienne, Padoue, Rome, Venise et surtout à Florence où il étude les œuvres de Michel-Ange.

De retour à Bruxelles, il laisse les statuettes pour des figures grandeur nature, comme la Bacchante ou Ugolin.

A la fin de sa période bruxelloise, Rodin travaille à la réalisation de l’Age d’airain. Son modèle est un soldat belge, Auguste Neyt (il n’aime pas les modèles professionnels qui prennent des poses académiques). Cette œuvre est commencée avant son voyage en Italie (en 1875) et reprise à son retour, à Bruxelles. L’Age d’airain est exposé en janvier 1877 au Cercle artistique de Bruxelles (sous le titre : Le Vaincu ou Le Soldat Blessé) et au printemps 1877 au Salon, à Paris (avec le titre : L’Age d’airain).