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Du XIVe au XIXe

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L’Age mûr ou La Destinée ou Le Chemin de la vie. Camille Claudel.

 

 

Localisation

L’Age mûr. Plâtre. H = 0,97 ; L = 0,99 ; P = 0,525. 1894-1895. Musée Rodin.

L'Age Mûr. Camille Claudel.
L'Age mûr.
Musée Rodin.
L'Age mur. Camille Claudel.
L'Age mûr.
Musée d'Orsay.
L'Age mur. Camille Claudel.
L'Age mûr. Détail.
Musée Rodin.
L'Age mûr. Camille Claudel.
L'Age mûr. Plâtre, première version.
Musée Rodin.
L'Age mur. Auguste Rodin.
L'Age mûr.
Musée de Nogent sur Seine.

L’Age mûr. Bronze. H = 1,14 ; L = 1,63 ; P = 0,72. 1899-1913. Musée d’Orsay.

L’Age mûr. Bronze. H = 1,208 ; L = 1,81 ; P = 0,70. 1899-1913. Musée Rodin.

L'Age mur. Bronze au tiers de la dimension initial. 1905. Nogent sur Seine (Aube), Musée Paul Dubois – Alfred Boucher (Tirage d'Eugène Biot).

 

Historique

En 1895, pour aider Camille Claudel, le directeur des Beaux-arts souhaitait lui confier la réalisation du buste de Gaston d’Orléans. Il envoie un inspecteur, Armand Sylvestre, pour notifier la commande. Celui-ci découvre dans l’atelier de Claudel l’Age mûr qu’il décrit comme « une composition vraiment intéressante et dont les études sont très poussées. Elle représente l’âge mûr, figuré par l’homme que la vieillesse attire, que la jeunesse retient… Le mouvement en est vraiment lyrique et la préoccupation de Rodin manifeste… L’artiste eut préféré beaucoup que l’Etat lui commande cette œuvre qu’elle prétend faire en marbre pour 5 000 F. Sans lui donner aucun espoir à ce sujet, je lui ai promis de vous soumettre son vœu. C’est vraiment de la part d’une femme (sic), une œuvre très noble et très poussée ».

Une commande pour l’Age mûr est notifiée le 25 juillet 1895 et Claudel reçoit une avance de 2 000 F.

Une première version en plâtre est produite en 1895 mais n’est pas acceptée (Cette version de l’Age mûr a fait l’objet d’un don de Paul Claudel au Musée Rodin, en 1952).

En octobre 1898, Claudel annonce qu’une nouvelle version est prête et Armand Sylvestre, dans un rapport daté du 1er octobre, rapporte que « l’homme à la fin de sa maturité est vertigineusement entraîné par l’âge tandis qu’il tend une main inutile vers la jeunesse qui voudrait le suivre en vain… Elle a enveloppé la figure de l’Age, de draperies volantes qui accusent la rapidité de la marche… (l’œuvre est) d’une facture très moderne (qui) mériterait l’exécution en bronze ». La deuxième version en plâtre fut acceptée.

Après la remise de l’œuvre, le solde ne fut pas payée et Camille Claudel écrivit au directeur des Beaux-arts une lettre dans laquelle elle demandait énergiquement le paiement du solde et exprimait clairement sa vision du complot de Rodin à son encontre : « Il est fort probable que si ma demande était appuyée par quelques uns de vos amis comme M. Rodin par exemple, M. Morhardt ou autre, vous n’hésiterez pas à me solder ce que vous me devez… et que cela plaise ou non à Rodin ou à Morhardt, il faut que j’en sois payée sans cela c’est à eux que j’aurai à faire. Je vous prie de croire que je ne suis pas en humeur de me laisser tenir en suspens, même par vous ».

Le 5 juin 1899, la commande par l’Etat de la version en bronze était prête pour signature puis le 24 juin, le directeur des Beaux-arts la fit annuler (sans doute en raison du caractère autobiographique de l’œuvre et de la représentation dramatique de la séparation de Claudel et de Rodin, au fait de sa gloire).

Un premier tirage en bronze est achevé en 1902 (fonte de la Maison Thiébaut frères). Il est réalisé à la demande du Capitaine Louis Tissier. L’œuvre est présentée au Salon de 1903. C’est la version exposée au Musée d’Orsay.

Un deuxième tirage est réalisé par Eugène Biot, en six exemplaires et exposé dans sa galerie, entre le 24 octobre et le 10 novembre 1907.

Un troisième tirage est réalisé à l’initiative de Philippe Berthelot (fonte de Carvilhani). C’est la version offerte par Paul Claudel au Musée Rodin, en 1952.

L’Age mûr a été conçu en 1893-1894, au moment de la séparation d’avec Rodin. C’est une œuvre fortement autobiographique. Rodin, amant dont Camille se sépare, est retenu par sa  fidèle compagne, Rose Beuret, représentant la vieillesse. Et Camille est représentée implorante, humiliée, à genoux. Mais l’autre interprétation moins autobiographique, est aussi lisible : l’homme d’âge mûr entraîné vers la vieillesse sans que la jeunesse ne puisse le retenir…